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Un vote historique pour les femmes en Argentine

Dernière mise à jour : 15 janv. 2021

Quelle merveilleuse manière de terminer cette année si difficile.

Après tant de tentatives et d'années de lutte, le féminisme a vaincu, nous avons fait un pas en avant pour une société moins hypocrite et plus égalitaire.

L’État argentin compte 1500 affaires pénales de femmes qui ont avorté, traitées comme des assassines.

Il était temps d’arrêter de stigmatiser et d'obliger à vivre dans la clandestinité.


les femmes, sonorité, unies, nous sommes imbattables. Photo Laura Lago©, Paris 2019
Que la loi passe ! Place de la République 2019

Lorsqu’on a commencé avec la commission pour le droit à l’avortement, en 88, on était qu’une poignée et on nous traitait d’assassines. Alors me retrouver au milieu de cette multitude de jeunes femmes engagées aujourd’hui, ça me remplit le cœur. Cette fois-ci sera la bonne 

Alicia Schejter, 75 ans, infirmière à la retraite et pionnière de la lutte pour l’IVG en Argentine.


Bien qu'en 2018 nous ayons perdu le vote, nous avions gagné le débat dans la rue car depuis le mot avortement n'est plus synonyme de silence et honte.

Nous en avons terminés avec le tabou.

Aujourd’hui on parle d'avortement en familles, dans la rue et à l’école.


J’ai pris cette photo lors du rassemblement pour le droit à avortement en Argentine
Place de la République 29/3/2019- photo Laura Lago©

Propos recueillis lors du premier rassemblement devant le Sénat français le 8 mars 2018

"L’avortement doit être légal car il doit être un droit pour toutes et pas le privilège de quelques-unes" Cecilia

" L’état doit garantir ce droit aux femmes car il y a trop de femmes qui y laissent leurs vie dans des cliniques clandestines. C’est un droit, nous avons besoin de le défendre " Marina


« Il s’agit d’avortement clandestin ou dans un hopital publique » Malena

« La maternité devrait être un choix » Agar

« Sénateurs, c’est maintenant »



Deux années se sont écoulées depuis le premier rejet des parlementaires, mais la marée verte elle, elle a continuée à sortir dans la rue pour demander l’approbation de la loi.

Deux années se sont écoulées, mais les avortements n’ont pas cessé, chaque année en Argentine 38 000 femmes sont hospitalisées pour complications lors d'avortements clandestins et 450 000 avortements clandestins sont réalisés.

La loi votée hier autorise l’IVG durant les quatorze premières semaines de grossesse. Jusqu’alors l’avortement subissait la loi de 1921 et il était permis uniquement en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère.

Le président Alberto Fernandez, au pouvoir depuis fin 2018, avait promis lors de sa campagne de soumettre à nouveau la légalisation de l’IVG aux parlementaires.

"Je suis catholique, mais je dois légiférer pour tous, c’est un sujet de santé publique très sérieux"


Paris, France : pañuelazo Place à de la République


Rassemblement à Paris- Flyer et photo Laura Lago©
Rassemblement à Paris- Flyer et photo Laura Lago©

Malgré le froid et la pluie, plusieurs personnes ont répondu au rassemblement organisé par les associations Alerta Feminista, AFALA (Artistes en Francia pour l’Avortement en Argentina) ACAF (assemblée de citoyens argentins en France) Du pain & de roses, Las rojas.



Nous nous sommes dirigés vers la Place de la République avec l’autorisation de la préfecture et en regardant l’heure pour ne pas dépasser le couvre-feu établi à 20H.

Quel bonheur de nous retrouver encore une fois non seulement pour soutenir et accompagner mais aussi pour agir en tant que femmes pour toutes les femmes du monde entier.


Des militants pro-avortement devant la Place de la République à Paris pendant le vote du Sénat, le 29 décembre 2020.Laura Lago©
Des militants pro-avortement devant la Place de la République à Paris pendant le vote du Sénat, le 29 décembre 2020.Laura Lago©


Plusieurs de ces associations ont pris la parole, je partage avec vous les mots de Alerta feminista

Nous avons appris, nous avons découvert et nous savons que nous sommes animées par le désir de liberté. Sur cette voie, nous avons également appris que la discussion autour de l'avortement est un nœud fondamental dans la lutte pour l'émancipation de tous les corps.(…) Quand on parle d'avortement, on parle d'avoir du désir, de le vivre, de l'exercer, et de ne pas accepter la maternité comme une punition contre notre désir sexuel. Et quand on parle d'avortement, on parle aussi de l'autonomie des corps : mon corps est le mien, je décide.





«Que sea ley !» («Que la loi passe!»)

Nous nous sommes dit au revoir et en rentrant à la maison, j’ai suivi le débat pendant que je travaillais les images prises lors de cette soirée mémorable.

Le matin, au réveil le téléphone n’a pas arrêté de sonner, réveillée avec les derniers instants du débat j’ai pu regarder la votation : 38 voix pour, 29 contre et une abstention.


Le matin, au réveil le téléphone n’a pas arrêté de sonner, réveillée avec les derniers instants du débat j’ai pu regarder la votation : 38 voix pour, 29 contre et une abstention.
Résultats du vote pour l' IVG en Argentine

La loi est passée !

L’Argentine vient de rejoindre Cuba, l’Uruguay, le Guyana, la ville de Mexico et l'État mexicain d’Oaxaca.

L’Argentine est rentré dans l'histoire des pays d'Amérique du Sud qui soutiennent la femme lui conférant le droit d’autonomie sur son propre corps et le pouvoir de décider selon sa propre conscience en toute liberté.


Le droit à l'avortement existe désormais en Argentine.



NY Times pour l’IVG en Argentine. Amnesty international
ADIEUX, le droit à l’avortement existe désormais en Argentine

 

Artiste pluridisciplinaire, Laura Lago a parcouru le monde avant de s’installer à Paris en 2000 engagée en tant que danseuse par le Moulin Rouge. Se succèderont dix années de carrière au Lido de Paris.

Installée à Paris depuis 20 ans, elle est auteur photographe et militante pour les droits des femmes.




 


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